Science ouverte

Étienne-Louis Boullée, Coupe du cénotaphe de Newton de nuit, dessin à l’encre, 1784.
Source gallica.bnf.fr / BnF. ark:/12148/btv1b53164599c.

De l’accès restreint…

De nombreux contenus publics (sources ou bibliographie) ne sont disponibles que de façon partielle en accès libre (Open Access). Il ne s’agit pas ici d’une restriction d’accès liée au respect du droit d’auteur, mais de stratégies éditoriales pour privatiser des fonds patrimoniaux, et des résultats scientifiques qui appartiennent au domaine public et à restreindre l’idée d’une science comme bien commun.

« Tour à tour, Marc Lavastrou et Pierre Carl Langlais retracent les notions de bien commun et d’activité scientifique et éditoriale à travers les époques.

Au milieu du XVIIe siècle, deux communautés scientifiques -française et anglaise- se constituent autour de revues créées par des sociétés savantes (Royal Society notamment), les auteurs ne sont pas rémunérés et il existe une grande liberté de pensée, une incitation forte à publier et à partager la production intellectuelle sans souci du droit d’auteur. La diffusion du savoir est alors prioritaire sur les logiques propriétaires et marchandes. Nous sommes alors clairement en dehors de toute logique de marché mais aussi en dehors de toute logique d’évaluation de la recherche. Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que les grandes maisons d’éditions telles que Elsevier et Springer, spécialisées dans la littérature scientifique, vont parvenir à imposer peu à peu leurs conditions à la communauté des chercheurs en rachetant progressivement des petits éditeurs français. Depuis les années 1970, quatre gros éditeurs commerciaux ont le monopole et les inégalités entre les pays en voie de développement s’accentuent.

Marc Lavastrou définit la notion de bien commun comme étant associé à une ressource, une communauté et un ensemble de règles sociales (Internet est une ressource immatérielle, les logiciels libres reposent sur des pratiques collaboratives), puis propose un éclairage sur les travaux d’Elinor Ostrom (première femme à recevoir le prix Nobel d’économie en 2009) et David Bollier (auteur de La renaissance des communs et cofondateur de https://www.publicknowledge.org/), qui réaffirment que les biens communs doivent être gérés de manière raisonnée comme des ressources naturelles et finies (eau, forêt), mais également immatérielles comme Internet ou la connaissance. Grâce à l’ouvrage dirigé par Elinor Ostrom et Charlotte Hess, Understanding Knowledge as a Commons (The MIT Press, 2011), la recherche scientifique est alors étudiée sous l’angle d’un commun pour lequel il est nécessaire d’établir des règles sociales afin de la société puisse se réapproprier ce bien qui est actuellement accaparé et contrôlé par des intérêts privés. Ce phénomène d’enclosure est néfaste tant pour la recherche que pour la société en générale. »

source : https://www.canal-u.tv/video/universite_toulouse_ii_le_mirail/reflexions_theoriques_sur_l_application_de_la_notion_de_bien_commun_a_l_activite_scientifique_pierre_carl_langlais_marc_lavastrou.16526

…aux communs informationnels

Pourtant, des moyens existent déjà en partie pour y remédier :

La science ouverte est en marche au niveau européen :